Suivre sa voie, 3e partie : ouvrir la voie à ses rêves

Ceci est la troisième partie d’une série multimédia rédigée par Matt Llewellyn, qui a suivi le

4 sept. 2019

Il existe plusieurs moyens de mesurer la réussite.  

Par contre, pour Tyler Austin, il n’y en a qu’un : les marqueurs de miles de part et d’autre de la ligne de Lakeshore de GO Transit.

Photo: Daniel Santos, superviseur de formation, Bombardier Transport

« En tant qu’ASC (ambassadeur du service à la clientèle), je connaissais le paysage du trajet de Lakeshore depuis les fenêtres nord et sud, mais la vue de l’avant est incroyable, dit-il. C’est très plaisant de voir les choses d’un autre point de vue. »

Après des mois de formation intense, M. Austin est officiellement passé d’ASC de GO Transit à chef de train navette, ce qu’on appelle plus communément un chef de train de GO.

Lorsque M. Austin a commencé son aventure en 2017, il n’avait aucune expérience dans le secteur ferroviaire. En fait, il était un pompier accrédité. Il a posé sa candidature pour le poste en pensant que ça lui permettrait de passer à l’équipe de lutte contre les incendies de Bombardier Aéronautique.

Cependant, une fois qu’il a commencé à discuter avec les clients de GO, il a affirmé être tombé complètement amoureux du rôle d’ASC et est devenu obnubilé par l’avant du train. C’est là qu’il a su qu’il voulait travailler en vue de devenir chef de train.

Maintenant en poste, le souvenir de son premier trajet à titre de chef de train navette officiel semble gravé dans son esprit, à un tel point qu’il peut encore le décrire avec beaucoup de détails. Selon lui, c’était l’un de ces moments trop beaux pour être vrais.

Tyler Austin, chef de train navette, dans une locomotive de GO Transit sur la ligne de Lakeshore East. Photos : Daniel Santos, superviseur de formation, Bombardier Transport

« Il était vraiment tôt le matin; je me souviens être entré pour rencontrer mon équipe et les premiers mots qui sont sortis de ma bouche étaient “C’est mon premier trajet seul” raconte M. Austin, le sourire aux oreilles. »

« Je me souviens que nous étions assis à la gare Union et que je ne pouvais pas y croire : pas de formateur et personne pour me surveiller. »  

Presque huit mois se sont écoulés depuis ce premier trajet, et M. Austin avoue avoir toujours l’impression de rêver chaque fois qu’il revêt son uniforme de Bombardier et qu’il monte dans la locomotive d’un train de GO ou d’UP Express (la société Bombardier Transport exploite les trains de GO Transit).

Le travail de cet homme de 31 ans est aussi sa passion. Lors de vacances récentes, le petit livre qu’il a emporté dans l’avion était en fait son livre de règlements ferroviaires. Il voulait aiguiser ses connaissances sur certains changements mis en œuvre et s’assurer d’être prêt au travail dès son retour.

Tyler Austin, chef de train navette, dans une locomotive de GO Transit sur la ligne de Lakeshore East. Photos : Daniel Santos, superviseur de formation, Bombardier Transport

Avoir une bonne mémoire est un atout essentiel à la réussite d’un chef de train navette. Le réseau GO comporte sept lignes ferroviaires qui s’étendent sur plus de 530 kilomètres, chacune d’entre elles unique en raison de ses règlements spécifiques. De plus, dans la mesure où Metrolinx a entamé un programme d’expansion du réseau ferroviaire sur 10 ans et accroît constamment ses services dans de nouveaux endroits, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre.

M. Austin se souvient d’un moment où sa mémoire a vraiment été mise à l’épreuve, sur la ligne de Lakeshore West à la gare Union. C’était en avril de cette année, lorsqu’il attendait qu’un contremaître réponde à un appel radio. Ce week-end-là, des travaux de remplacement de voie étaient en cours près de la gare GO Exhibition. Selon M. Austin, les appels de contremaître sont habituellement assez clairs, mais pas ce jour-là. Il s’en souvient encore très bien.

« Il (le contremaître) a dit “N’importe quelle voie, sauf la deuxième voie et la troisième voie, entre le mile 1.3 et le mile 5. Pas de troisième voie entre les numéros de signal zéro-2-2-T3 et zéro 2-3-T3 et une limite de vitesse de 33 miles par heure sur la quatrième voie », relate M. Austin, souriant comme le chat du Cheshire.

Ensuite, il a dû confirmer rapidement ces instructions avec le contremaître.

« C’est la réaction du contremaître qui m’a surpris, se souvient M. Austin. Je l’entendais m’applaudir, parce qu’il m’a dit “Oui! Oui, ce sont les bonnes instructions!” »

M. Austin se targue d’avoir été l’un des seuls chefs de train navette à bien répéter les instructions du premier coup ce jour-là. Bien qu’il s’agisse du genre de détail qui laisse la plupart des gens indifférents, cette anecdote remplit M. Austin de fierté.

« Je n’ai jamais été très bon à l’école », explique-t-il.

M. Austin raconte qu’il détestait aller en cours, que ce soit au secondaire ou au collège, même s’il a obtenu un diplôme avec mention et s’il était sur la liste du recteur.

« Pour moi, avoir l’occasion d’apprendre et de me développer professionnellement est incroyable. Je n’aurais jamais pensé pouvoir faire ça, et je suis très fier d’avoir réalisé mon objectif. »

Tyler Austin, chef de train navette, faisant un appel radio au centre de maintenance et de remise de Willowbrook. Photo : Jason Sandford

Pour en arriver là, tous les chefs de train navette doivent avoir au moins une année, en moyenne, d’expérience comme ASC avant d’avoir une promotion, sans compter les difficiles huit semaines de cours sur les règlements. Tous les chefs de train doivent obtenir 100 % à leur examen sur les systèmes de signalisation, et au minimum 90 % dans tous leurs examens sur le Règlement d’exploitation ferroviaire du Canada.

« Les normes élevées du programme pour chef de train provient certes des attentes strictes des instructeurs et des superviseurs, mais aussi des formateurs qui effectuent la formation sur le terrain, l’encadrement et l’évaluation », affirme Paul Robinson, gestionnaire de formation et du service à la clientèle de la société de transports Bombardier.

« Dans cet environnement, vous disposez du soutien de formateurs compétents, mais vous devez satisfaire aux attentes sur le plan des efforts et de l’exécution. » 

Étant donné que GO Transit assure le déplacement d’environ 300 000 clients par jour, M. Robinson dit que personne ne se fait nourrir à la petite cuillère, ajoutant que chaque chef de train qualifié doit pouvoir respecter les normes de sécurité auxquelles s’attendent Metrolinx, Bombardier et, par-dessus tout, les passagers.  

Les cours de règlement sont habituellement suivis d’une formation sur le terrain de trois mois.

« Je suis chanceux d’avoir fait ma formation en hiver », explique M. Austin.

Il dit qu’il est difficile d’enseigner les effets des tempêtes de neige, de l’accumulation de la glace et des températures extrêmes sur les trains de GO et l’infrastructure ferroviaire.

M. Austin se souvient d’un matin d’un froid sibérien, cet hiver, où il travaillait sur la ligne de Barrie et tentait de quitter le poste d’Allandale.

« On était en train de faire fondre la glace avec un chalumeau – toute une surprise. Vous savez, les passagers ne savent probablement pas ce qui cause le retard, mais on doit retirer la glace avant tout. »

C’est cette capacité de résoudre des problèmes imprévus que Bombardier recherche chez ses nouvelles recrues.

« Nous enseignons et valorisons la capacité d’analyse situationnelle, ce qui veut dire que nos chefs de train doivent avoir, en tout temps, un modèle mental des circonstances et des conditions qui les entourent », explique M. Robinson.

Il ajoute que les bons chefs de train connaissent bien le temps, le lieu, la vitesse, les restrictions, les instructions et les conditions météorologiques en fonction desquels ils travaillent.

« Tout cela fait partie du processus de réflexion du chef de train qui guide leurs actions et leurs décisions », dit-il.

Cette année seulement, le personnel des trains de GO Transit s’arrêtera plus de 880 000 fois aux gares et croisera plus de 4,5 millions de signaux.

« Il faut se concentrer sur la sécurité, et le travail à accomplir est d’une importance cruciale, déclare Rob Andrews, Gestionnaire principal, Opérations ferroviaires. Tyler et ses collègues chez Bombardier sont chargés de prendre soin de nos clients lorsqu’ils empruntent les services de GO ou d’UP Express, et ils font un travail remarquable. »

Tyler Austin, chef de train navette, prend une pose pour une photo dans le centre de maintenance et de remisage de Willowbrook. Photo : Jason Sandford

Pour ce qui est de M. Austin, son envolée n’a pas encore touché à sa fin. Il planifie déjà la prochaine partie de son cheminement auprès de GO Transit.

« J’apprécie encore être nouvellement qualifié et je prends mes aises dans mon poste, mais oui, dans cinq ans… j’aimerais être de l’autre côté et avoir ma main sur la manette », annonce-t-il fièrement.

« Peut-être y aura-t-il un autre chapitre dans ma vie où je suivrai une formation sur la manipulation de manettes », ajoute M. Austin. « C’est certainement mon objectif. »

Les personnes qui souhaitent poser leur candidature pour un poste de chef de train de GO peuvent le faire sur le site d’emploi de Bombardier.


par Matt Llewellyn Porte-parole