Metrolinx tient à souligner « l’anniversaire » du premier confinement en raison de la COVID-19. Il y a plus d’un an, aurions-nous pu imaginer tout ce qui allait se passer ?

Les premiers murmures de la rumeur d’une nouvelle pneumonie se sont répandus dans le monde.

9 mars 2021

Il y a un an, la plupart d’entre nous ignoraient complètement ce qui allait se produire.

Les premiers mois de l’année 2020 étaient très occupés chez Metrolinx. Nous étions absorbés par la planification de la pandémie, la mise en œuvre de mesures de sécurité et nous suivions attentivement les mises à jour quotidiennes sur les connaissances scientifiques relatives à ce nouveau virus. Nous étions également en train de gérer les manifestations qui bloquaient les voies ferrées aux heures de pointe. Et, nos efforts étaient aussi concentrés sur la planification des quatre lignes de métro dans le cadre de la construction des projets de transport léger sur rail et du programme d’expansion de GO.

Rien de particulier dans le quotidien d’une grande organisation de transport en commun. Gérer de nombreuses choses en même temps fait partie de la normalité.

Daksh Vijay Madhvani (à gauche) et Samir Kumar (à droite ) travaillent sur une section articulée du tramway Citadis Spirit pour le projet Finch West LRT. Outre les exigences en matière d’EPI, Alstom a également échelonné les heures d’arrivée des travailleurs afin d’éviter les échanges physiques inutiles et de préserver la santé et la sécurité de leur personnel.

Toutefois, pour moi personnellement, les choses ont changé le 12 mars 2020. 

Je venais juste de revenir au travail après le décès de l’une de mes plus jeunes sœurs et j’en étais très affectée. Alors, être occupée était une bonne chose.

Vers le milieu de l’après-midi, au moment de l’heure de pointe, on m’a demandé de me rendre au York Concourse, dans la gare Union, afin d’aider des journalistes venus faire un reportage sur la fermeture de la ligne de Lakeshore West qui empêchaient des milliers de personnes de prendre leur train. La foule s’amassait rapidement et je pouvais ressentir l’agitation croissante chez les passagers au fur et à mesure que l’anxiété grandissait.

CITATION : « Je me rappelle voir l’anxiété ancrée sur les visages, et les équipes déployer tous les efforts possibles pour calmer les peurs et informer les passagers, alors qu’elles étaient tourmentées par les mêmes préoccupations. »

Entre les différentes entrevues avec les médias, je discutais avec les employés et les passagers qui attendaient. Les conversations, cependant, n’étaient pas au sujet des retards frustrants : chaque personne avec qui j’ai eu une discussion ne parlait que de la pandémie mondiale, de leurs angoisses et de leurs préoccupations à propos du futur, et de l’incertitude relative à ce qui allait se passer.

Cela faisait un siècle que le monde n’avait pas connu une pandémie à cette échelle. Et à cette période-là, nous ne savions pas beaucoup de choses sur le virus de la COVID-19. Nous n’avions que peu de réponses et un grand sentiment d’insécurité, créant un environnement parfait pour un climat de peur.

Plus tôt ce jour-là, les autorités avaient annoncé la fermeture des écoles pour deux semaines après les vacances d’hiver des écoles de l’Ontario. Ainsi, les passagers étaient beaucoup plus préoccupés par ce qu’ils allaient faire avec leurs enfants pendant qu’ils travaillaient plutôt que par l’heure d’arrivée de leur train ce jour-là. De nombreuses familles avaient planifié des vacances.  Allaient-elles être autorisées à monter à bord de l’avion ? Est-ce que cela était raisonnable ?

Je me rappelle voir l’anxiété ancrée sur les visages, et les équipes déployer tous les efforts possibles pour calmer les peurs et informer les passagers, alors qu’elles étaient tourmentées par les mêmes préoccupations.

Ce soir-là, en observant les employés du transport en commun travaillés sous le poids de cette pression, je fus infiniment reconnaissante de leur dévouement, un sentiment que j’allais ressentir régulièrement tout au long de la pandémie.

Plus tard, au cours de la soirée, en rentrant chez moi, j’appelais mes frères et sœurs pour discuter des funérailles de notre sœur qui étaient planifiées quelques jours plus tard. Cela semblait impossible à ce stade. Malgré les doutes, nous avions convenu de surveiller la situation. Mais, au plus profond de mon cœur, je le savais.

Dès le lendemain, l’achalandage de GO Transit et d’UP Express, après des années de croissance continue, commença à chuter rapidement. Puis, le 17 mars, la province de l’Ontario déclara l’état d’urgence et tous les commerces fermèrent, y compris les garderies, les centres de loisirs, les bars et restaurants, les centres commerciaux et les cinémas.

Ce fut ensuite la veillée de notre chère sœur qui fut annulée, comme de nombreux autres importants évènements de la vie autour du monde.

Au 20 mars, notre achalandage avait baissé de 50 pour cent, et en une semaine de confinement, les rues et les réseaux de transport en commun s’étaient sinistrement vidées, comme beaucoup d’employés avaient commencé à travailler à la maison. 

L’équipe de commandement en matière d’incidents déplaça nos efforts dans un centre d’opérations d’urgence (COU) proche de la gare Union, pour être sur place. Et, tous les jours, en me rendant là-bas, je me rappelle avoir eu l’impression d’être dans un mauvais film postapocalyptique. Cette période était irréelle.  

Et ce n’était que les premières semaines d’une année au cours de laquelle nos émotions allaient faire de nombreux tours de montagnes russes.

Pendant toute cette période, chaque jour, nos employés et nos entrepreneurs étaient là, en première ligne, autant ceux que vous voyez et ceux que vous ne voyez pas, afin d’assurer le fonctionnement des services essentiels de transport en commun régional à travers cette longue et exténuante crise de santé publique.

Les chauffeurs d’autobus et les équipages des trains. Les employés des gares et des stations, les équipes des services de nettoyage et de l’entretien. Le personnel de la sécurité du transport, les unités des officiers canins et les agents de la protection des revenus.  PRESTO, les équipes des TI et de l’inspection des transports. Tous les employés des services administratifs, de la sécurité et les gestionnaires qui travaillent derrière la scène depuis leur bureau et leur salon afin de soutenir les équipes en première ligne et de communiquer avec les clients et les résidents.

La construction des services de transport en commun fut également qualifiée d’essentielle au cours de ces mois-là. Ainsi, les projets d’expansion de GO, de transport léger et de métro ont pu continuer.  Cela a demandé beaucoup d’efforts à nos équipes de construction, de planification, de conception, de communication et des relations communautaires. 

Le développement de grands projets qui étaient en cours, tels que le Wi-fi à bord des trains et des autobus et le projet-pilote de paiement avec PRESTO sur UP Express, a aussi pu avancer.

Le chef de la direction de Metrolinx, Phil Vester, qui est venu tous les jours, et n’en a pas manqué un seul, pour travailler à côté de ses employés dévoués, a récemment tenu à souligner le sombre anniversaire et exprimé sa reconnaissance à chacun des employés de Metrolinx.

« Je sais que vous avez fait tout votre possible pour surmonter cette situation et gérer en même temps l’extrême fatigue causée par une année qui a fortement perturbé nos vies » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers de notre personnel de première ligne et des services d’exploitation qui ont travaillé pour offrir le lien vital que représentent les services de transports en commun pour ceux qui ont besoin de se déplacer à travers notre région. »

Il a également mentionné que l’objectif à long-terme pour nos collaborateurs qui travaillent à la maison demeure de travailler ensemble, dans nos bureaux, quand plus de gens seront vaccinés et que cela sera sécuritaire.

« Notre attention reste portée sur le jour où, dans le cadre d’une planification à long terme, nous pourrons revenir en grand nombre au bureau, quand la région montrera les signes d’un rétablissement continu, » a noté Vester.

Phil Verster, président et directeur général de Metrolinx, s’adresse aux membres de son équipe de direction virtuellement depuis son bureau à la gare Union. Comme beaucoup de grandes organisations durant la pandémie COVID-19, le personnel de bureau a dû s’adapter, apprendre à continuer à collaborer et à faire avancer leurs projets essentiels, tout en faisant de son mieux pour arrêter la propagation de ce virus en travaillant à distance depuis son domicile.

Pour l’instant, et jusqu’au jour où nous pourrons retrouver nos collègues en toute sécurité, des centaines d’employés de Metrolinx vont continuer de travailler depuis leur domicile.  « Nous regarderons à nouveau ces plans en juin, » a déclaré Vester.

Bien que la promesse de jours meilleurs soit bien visible, nous sommes toujours pris dans cette épuisante tempête.

Les impacts négatifs de cette situation, au niveau économique et sur notre santé mentale, pour chacun d’entre nous, continuent d’augmenter. Mais, nous savons que cette pandémie a disproportionnellement affecté les personnes défavorisées, les parents de jeunes enfants, le personnel soignant et les héros des services de santé qui ont travaillé sans s’arrêter.

Travaillant pour une agence de transport en commun, les employés des opérations ont pu voir en première ligne les répercussions de la pandémie sur les communautés vulnérables.  Et, redonner nous a aidé à protéger notre santé mentale collective.

Au cours de l’année passée, nos équipes se sont impliquées dans un certain nombre d’initiatives communautaires, telles que des collectes d’épicerie pour les banques alimentaires, la distribution de milliers d’appareils respiratoires pour les travailleurs de la santé ainsi que de colis réconfort au conseil des services de soutien des communautés autochtones de Toronto (Toronto Aboriginal Support Services Council) et aux réseaux de la santé de Mississauga et de Halton.  Les chauffeurs d’autobus ont également aidé à transporter des employés dans les fermes de la région de Windsor. Des bénévoles ont créé des masques en utilisant des imprimantes 3D pour les communautés de soin de santé.  Les agents de la sécurité des transports ont distribué des colis réconfort aux personnes sans-abri.

Aider son prochain est bénéfique pour l’âme. Ces actions d’entraide nous aident à traverser ce deuxième et long confinement cet hiver.

Pour surmonter l’année qui vient de s’écouler, nous avons également dû faire appel à notre résilience, notre imagination, notre patience, notre capacité d’adaptation aux nouvelles technologies et aux mesures de sécurité en constant changement, notre flexibilité et notre ouverture d’esprit afin de demander de l’aide et d’accepter le soutien que l’on nous apporte.

Cette période m’a permis de mieux apprécier l’importance et la valeur de nos interconnexions.

Quand la pandémie est arrivée, un vaccin semblait être un rêve lointain et nous pensions que cela prendrait des années pour en fabriquer un. Aujourd’hui, à notre connaissance, nous avons trois vaccins qui ont été approuvés et les campagnes de vaccination des populations vulnérables sont actuellement en cours. Tout ceci en moins d’un an. Cela ressemble à un miracle.

Le vaccin et les promesses du printemps me donnent l’espoir de jours meilleurs à venir.

Certains d’entre nous ont subi d’immenses pertes au cours de ces mois difficiles. Mais, nous avons tous parcouru beaucoup de chemin depuis les premiers jours de notre premier confinement.


par Anne Marie Aikins Porte-parole en chef