Les Némésis d’un super train GO ? Comment les écureuils et les autres éléments de la nature mettent-ils au défi les experts qui veillent au respect des horaires des services de transports en commun

Les services de GO Transit claironnent leur droit de se vanter lorsqu’il s’agit de leur performance

8 févr. 2021

Ce sont souvent ces petites choses envahissantes, intrusives, éprouvantes, sorties de nulle part, « mais qu’est-ce que c’est et qui l’a vu venir ? ».

Et, ceci est vrai autant pour ceux qui assurent la circulation des trains que pour le restant d’entre nous qui essayons de garder notre propre vie sur la bonne voie.

Quand un train GO, ou tout autre train, dans la plupart des cas, arrive à sa destination à l’heure, il semblerait que le crédit devrait être largement attribué aux machines bien huilées et à ceux qui les contrôlent. Cependant, pendant toutes les saisons, et, tout autour du monde, les experts ferroviaires gèrent constamment les défis lancés par les merveilles de la nature, des tous petits obstacles qui peuvent dresser un écosystème vivant contre les véhicules et les infrastructures les plus robustes.

La nature met sur la route des trains et des autobus bien plus que le froid de l’hiver et la chaleur de l’été. Mère Nature a ses propres troupes, qui sont toujours en marche et prêtes à tester la théorie de la sélection naturelle.

Prêtons attention au minuscule millepatte. Un article récent, publié dans le 

, indiquait que les arthropodes perturbaient périodiquement les services de train au Japon. En suivant un cycle de vie plutôt inhabituel, ils se répandaient sur les voies ferrées situées dans les montagnes à l’ouest de Tokyo, surtout pendant la première partie du siècle dernier, en tel nombre que même les trains ne pouvaient pas passer à travers les restes glissants de leur corps. Les experts ont récemment compris leur mode de comportement, bien que le nombre de ces créatures, de couleur blanc fantomatique, et qui ne sont d’ailleurs pas des insectes, semble avoir considérablement réduit sur les rails et le long des routes locales au cours des dernières décennies.

Toutefois, elles sont encore en marche, et elles ne sont pas seules.

Rob Andrews, gestionnaire principal des opérations ferroviaires chez Metrolinx, se rappelle d’avoir été témoin du pouvoir collectif des petites bestioles lorsqu’il travaillait pour le Canadian Pacific.

« J’ai eu des trains de marchandises, de plusieurs kilomètres de long, qui ne pouvaient pas circuler à cause de toutes petites livrées inoffensives » a-t-il déclaré.

« Littéralement, des millions de ces créatures migraient vers le nord de l’Ontario en passant par nos voies ferrées. Et, si à un moment donné, un train était arrêté et essayait de passer malgré la présence de ces chenilles devant le train, le moteur n’arrivait pas à générer assez de traction pour faire bouger les véhicules à cause de la bouillie de liquides corporels faites par les roues lors de leur passage sur ces petites bêtes. »

 

Mathias P.R. Reding – Pexels.com

Bien qu’elles ne soient pas des créatures, les feuilles des arbres créent des problèmes similaires pour les trains sur divers tronçons des corridors de GO Transit.

« Les roues des locomotives glissent sur le liquide contenu à l’intérieur de ses feuilles (le liquide de sudation) lorsque les trains roulent sur des lits de feuilles en montant des pentes plus abruptes, » remarque Andrew. « Nous avons des applicateurs de gel spécialement conçu pour ces situations à travers le réseau. Ils répandent un gel de contact qui adhère aux roues et elles ont ainsi une meilleure traction. »

« Nos agents d’entretien de la voie ferrée font aussi des patrouilles et vont également sur place souffler les feuilles en dehors des voies. »

Ensuite, nous avons aussi les frelons et les serpents qui font leur nid dans les aiguillages, bien qu’ils n’affectent pas souvent les services.

Toutefois, au moins un serpent a fait grand bruit auprès de certains passagers à bord d’un train GO en direction de Richmond Hill en 2013. Une locomotive s’était enlisée dans les eaux montantes des inondations. Et, un serpent, curieux ou malavisé, est devenu une célébrité sur les réseaux sociaux après être monté à bord du train avec une marée montante des eaux de pluies et des débordements des rivières.

« Un serpent dans le train » est devenu une phrase populaire pendant un petit moment.

Pixabay – Pexel.com

L’année dernière, un écureuil rebelle a testé la puissance de la super installation de maintenance ferroviaire de Willowbrook. Étant l’un des deux plus gros dépôts où les trains GO sont entreposés et entretenus, Willowbrook joue un rôle important dans le transport des travailleurs essentiels, même pendant la période de la COVID-19.

Cependant, en 2020, un écureuil a croisé sur sa route, et de très près, une ligne à haute tension alimentant l’installation d’Etobicoke. Le rongeur est parti très rapidement. Il a toutefois réussi à faire sauter un fusible à Willowbrook, ce qui a permis de mettre en évidence une pièce défectueuse d’un équipement vieillissant, dont le remplacement était déjà programmé.

Les responsables de Metrolinx ont souligné que les perturbations de service causées par les animaux étaient encore rares, et ceci grâce à ceux qui restent en alerte et surveillent la survenance d’évènements imprévus.

« Nous avons des personnes vraiment dévouées, qui mettent leurs esprits, leurs efforts, leur créativité et leur labeur au service de nos transports, pour s’assurer que rien n’affectera leur bon fonctionnement, » a déclaré Robert Fuller, directeur des services ferroviaires.

Cependant, la nature peut très certainement mettre à l’épreuve tous les systèmes, et même les civilisations habituées à être toujours en mouvement.

Regardez, la COVID-19! Elle est responsable d’une baisse de l’achalandage de GO Transit de plus de 90 pour cent. Un horaire des trains réduits est l’un de ses derniers impacts.

« Je pense que le message est, malgré tout ce que le coronavirus a provoqué, et comment cela a changé nos vies, les trains et les autobus sont toujours en circulation, » a déclaré Fuller. « Les innovations et la créativité ne se sont pas arrêtées chez Metrolinx, même avec la présence du virus. »

Il souligne l’utilisation d’un agent anti-microbien de longue durée dans les véhicules de GO Transit pour éliminer les bactéries, les barrières mises en place pour séparer les passagers, ainsi que les efforts de nettoyage visibles afin de désinfecter les zones fréquemment touchées dans les autobus, les trains, les gares et les stations.

Cela signifie un grand effort pour quelque chose de majeur. Mais, tout cela est parti d’une toute petite chose.

Selon les rapports d’étude, le diamètre du virus de la COVID-19 peut mesurer entre 60 et 140 nanomètres.  Pour bien comprendre à quel point cela est petit, l’épaisseur d’une feuille de papier mesure environ 100 000 nanomètres, selon les dires.

Ce qui est petit peut être formidable, et ceci même en comparaison avec une large locomotive en mouvement.

Tous les jours, les experts de GO Transit sont constamment mis à l’épreuve et leurs efforts sont testés par les nombreuses raisons naturelles et mécaniques qui peuvent expliquer le retard ou l’arrêt des trains sur leurs voies. Et pourtant, 98,9 pour cent du temps, ces trains et ces autobus arrivent et partent à la minute prévue.

Ce qui fait du service, alors peut-être, une sorte de merveille de la nature aussi.


par Scott Money Gestionnaire du contenu editorial de Metrolinx