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Planifier le transport tout en préservant le patrimoine
Protection de l’architecture industrielle de l’époque victorienne au 500, rue Howard à Oshawa
24 juil. 2025
Pour Thomas Wicks, la préservation du patrimoine n’est pas seulement un emploi – c’est une vocation.
En tant que gestionnaire, Programmes environnementaux et évaluation environnementale, responsable du patrimoine culturel chez Metrolinx, son travail allie le passé et l’avenir de manière inattendue et transformatrice.
Thomas Wicks, gestionnaire, Évaluations et programmes environnementaux – Patrimoine culturel chez Metrolinx. (Photo de Metrolinx)
« Il y a une fausse idée courante selon laquelle le patrimoine signifie garder les choses telles qu’elles étaient », dit-il. « Mais, en réalité, il s’agit de gérer le changement, pas de lui résister. Il s’agit de trouver de nouvelles utilisations et de nouvelles significations dans des endroits qui ont de la valeur. »
Cette philosophie est au cœur de son travail au 500, rue Howard à Oshawa, un site avec plus d’un siècle d’histoire industrielle et communautaire qui a été conservé dans le cadre de l’expansion future du transport en commun.
Nouveaux usages pour de vieilles structures
« Les immeubles anciens peuvent s’adapter à de nouveaux usages. », dit-il, faisant écho à une conviction qui a orienté sa contribution à des projets, comme Evergreen Brick Works, autrefois un site industriel en ruine à Toronto, maintenant un centre communautaire et environnemental dynamique.
Cette même approche est maintenant appliquée au 500, rue Howard, qui peut sembler un complexe industriel vieillissant à première vue, mais qui porte un poids historique énorme dans l’histoire du développement d’Oshawa.
Construit à l’origine à la fin du 19e siècle, il abritait l’Ontario Malleable Iron Company (OMIC), une fonderie qui a joué un rôle majeur dans la croissance industrielle de la province. Pendant des décennies, l’usine a produit du fer malléable, une matière adaptable utilisée dans divers secteurs de la fabrication.
l’Ontario Malleable Iron Company
« La capacité de créer du fer malléable a vraiment entraîné une incidence sur l’industrie en Ontario et au Canada dans son ensemble », déclare Mattia Thillaye-Kerr, un conseiller en patrimoine d’ERA Architects. « À un moment donné, le fer malléable devait être importé de Grande-Bretagne et des États-Unis, donc la fabrication locale a changé la donne. »
Située stratégiquement près des principales lignes ferroviaires, la fonderie est devenue un pôle d’emploi et d’activité économique.
« Elle comptait parfois des centaines employés », déclare Lisa Terech, coordonnatrice de la mobilisation communautaire au Oshawa Museum. « Je crois qu’à un moment donné, elle a atteint plus de 800 employés… à un moment donné, elle employait plus de personnes que l’usine General Motors d’Oshawa, ce que j’estime être plutôt remarquable. »
Après que l’OMIC a été mis hors service en 1977 à la suite d’une grève des travailleurs, le bâtiment est resté inactif jusqu’en 1980, lorsque Knob Hill Farms l’a acheté. En 1981, la fonderie a été convertie en l’un des « marchés de produits alimentaires » à grande échelle de la chaîne d’épiceries. Son accès ferroviaire et sa proximité avec l’autoroute 401 en faisaient un centre pratique pour le transport de marchandises vers les magasins.
Knob Hill Farms a fermé en 2000, et le site est resté largement vacant : une présence tranquille du paysage industriel de la ville attendant son prochain chapitre.
Steve Stavro à Knob Hill Farms à Dixie Plaza (maintenant le centre commercial Dixie). The Globe and Mail, 16 octobre 1978. (Source : jbwarehouse.blogspot.ca)
Intégration de la préservation du patrimoine dans la planification des transports
« Lorsque je me suis joint à Metrolinx, c’était le premier dossier qu’on m’a confié », dit Wicks. « Pour être honnête, je ne connaissais pas le 500, rue Howard auparavant, mais en commençant à en apprendre davantage, j’ai vu la mesure dans laquelle cela s’harmonisait avec ce qui m’importe : la façon d’équilibrer la croissance de l’infrastructure avec une conservation significative. »
Metrolinx a acheté la propriété en 2014 dans le cadre d’une planification plus large de l’expansion de GO, y compris le service ferroviaire futur vers Bowmanville. Les premières évaluations ont signalé que le bâtiment avait une valeur patrimoniale culturelle importante, et nous avons commencé une évaluation approfondie du site, déterminant ce qui devrait être préservé et la raison connexe.
Une portion se démarquait : la structure en briques du 19e siècle, maintenant appelée la « partie 1 ». Bien qu’usé, c’était un exemple rare d’architecture industrielle de l’époque victorienne dans la région.
Vue aérienne montrant la partie 1 (bâtiment patrimonial) surlignée en jaune et la partie 2 (entrepôt) surlignée en rouge. (Source : Cartes Bing, annotées par ERA)
« La croissance d’Oshawa a inclus tant d’industries qu’à la fin du 20e siècle, elle est devenue connue comme le Manchester du Canada », déclare Catherine Riddell, conseillère en patrimoine d’ERA Architects. « La ville avait des usines textiles, des tanneries, des scieries et plus encore, toutes reliées par un riche réseau de transport. »
Préservation du passé, pour l’avenir
« Parfois, les gens pensent que le travail du patrimoine consiste à polir les choses pour qu’elles ressemblent à ce qu’elles étaient il y a cent ans », dit Wicks. « Mais ce n’est pas toujours l’objectif. Nous avons fait stabiliser la partie 1, en veillant à ce qu’elle soit sécurisée et étanche, et l’avons protégée afin qu’elle puisse être réutilisée à l’avenir. »
Ce processus, connu sous le nom de mise en gardiennage, consiste à renforcer la structure, à sécuriser l’accès et à empêcher les dommages causés par les intempéries ou les incendies pendant que des plans à long terme sont encore en cours d’élaboration.
« Si vous ne faites pas l’investissement maintenant, vous n’aurez pas la ressource dans cinq ou dix ans », dit-il.
Ivestir dans l’infrastructure plus intelligente et plus durable
Pour Wicks, préserver le 500, rue Howard n’est pas une question de nostalgie. Il s’agit aussi d’une question de durabilitéet de préservation d’un sentiment d’appartenance à la communauté.
« Ces lieux ont une énergie incorporée : l’énergie qui a été utilisée pour fabriquer les briques, couper le bois et construire la structure », dit-il. « Le préserver ajoute de la valeur à la communauté et lui donne un sentiment d’appartenance. »
En intégrant la préservation du patrimoine dans la planification des transports en commun lorsque cela est possible, nous protégeons l’héritage architectural de l’Ontario et investissons dans l’infrastructure plus intelligente et durable.
L’utilisation future du 500, rue Howard est encore en train de prendre forme. Mais, maintenant, le bâtiment est protégé et placé pour servir la communauté à nouveau.
« Que les gens vivent ici, travaillent ici ou y passe simplement pendant leur navette quotidienne, ils verront ce bâtiment et sauront qu’il est important », dit Wicks. « Il n’est pas seulement question de ce qu’il était, mais de ce qu’il peut être. »
par Nadiia Fokina Conseillère principale, Communications de la capitale, Travis Persaud Gestionnaire, Communications des immobilisations - Expansion de GO