Aeron Soosaipillai était à bord de son train GO habituel qui relie Pickering et Ryerson University le 2 avril quand il a regardé par la fenêtre un après-midi et a aperçu quelque chose d’étrange. Un homme se trouvait près des voies, debout sur le pont et la tête baissée vers la route en bas.

« Pendant tout le trajet, je travaillais sur un projet », a dit Soosaipillai. « Par hasard, j’ai regardé la gare de Scarborough et j’ai aperçu cet homme debout sur les voies. »

Le pont ferroviaire au-dessus de St. Clair Avenue East se trouve à quelques pas de la plateforme que Soosaipillai a emprunté pour descendre rapidement du train GO. L’étudiant de 20 ans ne s’était jamais arrêté à cet endroit, mais il sentait qu’il devait agir. Il s’est approché de l’homme affolé à côté des voies, mais il était encore loin.

« J’ai commencé à lui parler et je lui ai dit : salut mon gars, que se passe-t-il? », se souvient Soosaipillai. « Il a commencé à jurer et à dire : je n’ai pas besoin de votre aide. Je n’ai pas besoin de votre aide. »

Soosaipillai s’est rapproché doucement de l’homme tout en continuant de lui parler jusqu’à l’arrivée de la police. Les policiers ont tout de suite procédé à la fermeture de la route située en dessous quand il s’est assis et s’est tourné pour parler à Soosaipillai.

« Il m’a donné une chaussure de bébé », a dit Soosaipillai. « ll l’a sortie de sa poche et a dit : faites une chose pour moi. Dites-lui que je l’aime. »

C’est à cet instant qu’il a réalisé qu’il devait agir. Il n’a pas pris la chaussure. Il a expliqué à l’homme qu’il devait essayer de s’adresser à d’autres personnes. L’homme s’est tourné et a levé les bras. À cet instant, Soosaipillai a pensé que l’homme allait sauter du pont, alors il a réagi rapidement en le tirant.

« Nous sommes tombés tous les deux sur le sol. Il pleurait et j’ai eu envie de pleurer aussi », a dit Soosaipillai. « Je lui ai dit : je suis fier de vous. Vous êtes incroyable. »

Les agents GO et la police de Toronto sont arrivés en même temps pour amener l’homme en détention et l’aider. Ils ont également commencé à chercher d’autres témoins et à vérifier si Soosaipillai se portait bien après cet incident terrifiant.

« Je suis retourné récupérer ma veste et mon sac », a-t-il dit. « C’est à ce moment que j’ai réalisé mon geste. »

Lors du conseil d’administration de Metrolinx du 26 avril, Soosaipillai recevra le prix de sécurité.

« Nous remercions infiniment Aeron pour son geste qui a sauvé cet homme » a dit George Bell, vice-président, Sécurité et protection à Metrolinx.

« Nous aimerions aussi rappeler à nos passagers que notre équipe est à leur disposition pour les aider », a dit Bell. « Parlez à un préposé à la gare, un agent chargé de l’application des règlements ou à un autre membre de l’équipe de Metrolinx pour obtenir de l’aide, plutôt que d’intervenir vous-même.

« Nous voulons nous assurer que chacun est en sécurité », a dit Bell. « Même si nous valorisons beaucoup l’altruisme, les passagers ne doivent pas se mettre en grand danger en aidant quelqu’un d’autre. »

Soosaipillai ne peut toujours pas expliquer la raison qui l’a poussé à descendre du train ce jour-là. L’instinct de sauver une vie a été automatique et un homme a été épargné.

« Soit sa situation va s’améliorer, soit elle va empirer », a dit Soosaipillai. « Je lui ai donné une deuxième chance et c’est le mieux que je puisse faire pour lui. »